Hasard ou destinée.
Au croisement des évidences.
J’ai le sentiment que le plus souvent – il y a bien sûr des exceptions – le hasard se conjugue au futur (Pourvu que je gagne au loto. J’espère réussir l’examen) et la destinée au passé (C’était écrit. Il n’aurait pas pu faire autre chose.)
Et c’est bien logique. Le hasard se présente au moment d’un espoir/d’une peur. Le doute nous envahit et on se demande ce qui arrivera. La destinée surgit lors d’un retour en arrière par la pensée.
Si le hasard se présente parfois au passé (Il a (J’ai) vraiment eu de la chance ! (Mais parlons nous vraiment de hasard lorsque notre jalousie (ou notre soulagement) s’exprime ?))
La destinée ne s’exprime au futur que dans les histoires et les vœux pieux.
Pour demain, le champ de tous les possibles d’où jaillira l’inconnu. Pour hier, le constat de ce qui est finalement advenu.
Avec entre deux, le temps présent, ce point fixe de l’univers toujours en mouvement. (Point d’inflexion peut-être)
Cet extrémum qui réunit hasard et destinée, me semble correspondre à l’évidence.
Au moment de la décision à prendre pour demain, nous choisissons l’évidence (qui n’est pas toujours le meilleur pour nous, puisque ce choix est en partie inconscient, donc non contrôlé)
Lorsque nous regarderons en arrière, cette évidence semblera prendre sa place dans le grand tableau du passé sous nos yeux (dont nous occulterons là encore certaines parties sans le vouloir)
Comme disait Forrest GUMP : « Je ne sais pas si c’est maman qui avait raison ou si c’est le lieutenant Dan… si nous avons chacun un destin… ou si nous nous laissons porter par le hasard comme sur une brise… Mais je crois que c’est peut-être un peu des deux… peut-être un peu des deux arrive en même temps.
Parce qu’à mon sens, les deux sont une seule et même chose. La même évidence Ne change que la façon de la regarder.
Et appliqué à l’écriture ? me demanderez-vous. Comme dit plus haut, nous y avons la part belle de la destinée au futur : le destin imparable du héros, la prophétie auto réalisée (Quand affirmer une chose finit par la rendre vraie.)
Il nous est aussi permis de garder à l’esprit que si les personnes qui lisent une histoire suivent une destinée, celles qui la vivent se sentent portés par le hasard et l’affrontent, ce qui fait de chacun de nos écrits un instant présent partagé entre réel et imaginaire.
Bonne écriture à tous.